''On ne naît pas femme on le devient''

jeudi 29 septembre 2011

A toi...

Pourquoi pas en fin de compte? Pourquoi pas lui en vouloir? 
Toute somme faite, rien ne l'empêcherait...Et puis ça calmerait les esprits et ils seront quittes....


Mais en quoi ça servirait?...
Ce qu'elle traîne dans sa valise est largement suffisant pour l'appeler 'fardeau'. Pas besoin d'autres poids.
Et puis comment pourrait-elle en vouloir à la personne qui a donné un nom à son rêve d'enfance?


Comment pourrait-elle t'en vouloir? N'est-ce pas toi qui ; pendant une soirée finit au poste de police après un dîner arrosé ; a griffonné une série de jeux de mots sur un papier pour donner nom à son projet? N'est ce pas toi qui étais la cause pour qu'elle prenne son courage à deux mains et tout détruire pour reconstruire? N'est ce pas toi qui lui a raconté l'histoire du chien qui a une tâche blanche à l'oeil droite (et qui est toujours inachevé)? N'est-ce pas toi qui lui a fait découvrir la cuisine thaïlandaise? n'est-ce pas toi qui étais là à l'aider à éteindre sa 29eme bougie?N'est ce pas toi qui lui a transmis l'aisance au volant?...


Et comment tu pourrais le savoir? Elle t'a jamais parlé de ça..j'en suis témoin.


Sûrement se prononcerait-elle la personne qui ne t'aime plus ; mais moi je te dis elle t'a mal aimé! 
C'est vrai, je l'ai vu te pleurer la nuit et te penser le jour, je l'ai vu dormir n'en pas pour rêver mais pour t'oublier comme a dit le poète,  je l'ai vu te fuir, te blâmer, te rejeter, t'ignorer, te supplier, te regarder, te désirer, te supplier, te fuir, te blâmer, te rejeter, t'ignorer, te vouloir, te supplier encore une fois...je l'ai vu....et je l'ai avisé du danger. 
On savait, elle et moi, qu'il y avait un danger quelque part, mais elle a préféré faire la sourde têtue au lieu de m'écouter. Je lui ai bien dit que c'était elle-même votre danger, et elle m'en a voulu pour ça.
La vie a voulu autrement (quand on ne trouve pas d'explications on parle de la vie) ; les cheminements étaient les bons ; vos cheminements étaient les bons, mais n'étaient pas en cohérence ni avec ceux de la vie ni avec ceux du temps d'ailleurs. C'était pas le bon moment.


J'ai pu parler avec elle l'autre jour, et pour la première fois depuis un moment,elle s'est posée devant moi pour me prêter oreille. J'ai commencé par lui parler de la vie, elle s'est ennuyée,c'est pas de ça qu'elle voulait entendre parler ; mais ne m'a pas fuis, comme jadis ; et c'était bon signe, donc j'ai rebondit avec les histoires d'amour qui se terminent sans raisons. 
Son amour aux contes m'a aidé, donc, je lui ai raconté un, chaque soir, jusqu'au jour où elle m'a demandé de lui passer de quoi écrire.
Et c'est là que j'ai compris qu'elle m'a compris ; t'as compris ; s'est comprise. Elle savait pertinemment qu'elle est fautive, elle savait pertinemment que à trop vouloir une chose on la perd. Elle savait pertinemment que votre vécu (si je me permets d'appeler ce que vous avez vécu du ''vécu'')  est  le bon,mais c'était pas le bon... moment.


Comment peux-tu demander pardon à une personne qui ne te considère pas fautif? Comment peux-tu lui demander de t'oublier, elle qui garde avec acharnement les meilleurs moments de sa vie? Comment peut-elle dissocier les moments de bonheur qu'elle a vécu avec toi?
Je te dis moi, ne demandez plus rien l'un à l'autre, vous ne vous devez rien ; elle te doit rien, tu ne lui dois rien, vous êtes quitte. Je vais pas lui parler des détails de ton SMS, mais je lui dirais que tu as voulu avoir de ses nouvelles, je lui préciserai aussi que t'es pas venu tendre la main de l'amitié (ça la mettrait en colère) je lui dirais que c'est beau de renouer contact avec des personnes qui comptaient ; qui comptent.


Elle est sereine, on peut pas lui demander plus pour le moment.
 Le bonheur elle le cherche pas, je la connais depuis 30ans (dans deux mois) et je sais de quoi je parle ; Elle n'a jamais cherché le bonheur, mais elle sait le détecter quand il est dans l'air.


Tout comme toi, elle se fait des soucis parfois, elle craint d'être la cause de tes prochains regrets. Mais elle se dit qu'au fond, le temps ne fait que remédier les dégâts du passé, et puisque ça n'arrive pas qu'à elle, donc toi aussi tu pourrais en bénéficier.


Je serai avec elle le jour où elle retournerait à ce fameux resto, qui a vu naître le projet de ses rêves, je lui ai promis d'y retourner pour lever un verre à ton nom, on y retournerait une fois le rêve réalisé. 
Tu n'es pas méchant, tu n'es pas un monstre ; elle n'est pas un ange, elle n'est pas gentille. Vous êtes, deux être humains et vous avez le droit de commettre des erreurs vous aussi, comme le reste de votre race. 
Vous avez le droit de ne pas vous poser des questions. 
Et puis vous avez le droit d'être ce que vous êtes.