''On ne naît pas femme on le devient''

mercredi 14 septembre 2011

PS : Ma cigarette dure 7 minutes...je sais pas le temps que tu mets pour fumer la tienne


Tout a commencé quand une lumière a pénétré les persiennes pour réchauffer mon réveil.c'était l'occasion  pour une belle sortie à Djbel el Manara (autrefois), Sidi Bou Said (aujourd'hui).
Un coup de téléphone à la personne qui m'a jamais dit Non (ou presque) et hop debout pour une journée inspirante, prometteuse.


Une clope avant de sortir ne ferait pas de mal (surtout que je suis seule à la maison, et qu'il y a pas moyen de nuire à la santé de son prochain), faut juste se rappeler de laisser la fenêtre ouverte avant de sortir. Douche, cigarette; consultation de boîte mail, cigarette ; musique cigarette; facebook cigaretteS ; le journal de 13h, cigarette--comment pourrait-je regarder toutes ces atrocités sans fumer une cigarette ou deux--...C'est bon, je peux pas rester plus, il faut que je sorte, on m'attend et puis mon appareil photo, il est où? comme d'habitude dans mon sac et bien chargé.
Vaut mieux prendre un taxi, je vais pas laisser m'échapper le coucher de soleil de l'autre côté de la ville.
Vingt cinq minutes de trajet, vingt cinq minutes de résumé d'actualités politique et l'avis d'un taxiste "un membre actif dans la société" sur ce qui se passe.
Arrivée à destination 'Carthage', celui qui ne m'a jamais dit Non ou presque, n’était pas là comme d’habitude, il est en retard, normal, il habite dans cette lumière , lui, et ne voit pas l'utilité de courir la rattraper, il peut s'en réchauffer 7 jours par semaine. Entre temps, cigarette, (oui on peut fumer dans la rue sans être déranger là bas, c'est la banlieue); je vois un camion s’arrêter devant une épicerie, 'normal' me diriez vous, ouais, mais il y a un jeune qui descend décharger les boissons; il devait avoir 19 ans maximum, j'ai prié Dieu qu'il soit 'vacataire' (c'est comme ça qu'on appelle un étudiant pendant l'été ); mais je crains que ses gestes ne sont pas d'un simple vacataire, c'est ceux d'un, qui ne sait faire rien d'autre que ça, et donc j'ai fumé une autre clope.

La personne qui ne m'a jamais dit Non, est enfin venue ; direction Sidi Bou. 
Marcher à pieds fait du bien, mais marcher tout ce trajet, c'est pas évident, pour deux qui n'ont plus les vingt ans. Donc, on a marché un peu, jusqu'à la station du train. Entre temps, c'était la Cathédrale de Saint Louis la protagoniste de notre discussion et sur le fait qu'elle est tunisienne  plus que les tunisiens, mais que les tunisiens pour la visiter devraient payer 9dt (12DT pendant l'ancien régime); j'ai rien payé moi pour visiter Notre Dame De Paris.


On est arrivé pile poil avec le train. Il pue le train; enfin,  faut dire que c'était 16h, et que c'est septembre, il fait encore chaud, et puis même le corps respire.
On descend du train, je fume une clope avant de faire l'escalade de la colline 'parce que pour arriver au paradis il faut faire le pèlerinage' parce que pendant le pèlerinage, c'est pas du tout évident de fumer. 
Je reconnais plus la ville...Tiens une nouvelle banque au coin...Non ça fait longtemps qu'elle est là, d'ailleurs une fois t'as retiré de l'argent de son DAB !!...Ah d'accord j'ai oublié...c'est pas que t'as oublié, c'est que tu es plus concentrée aujourd'hui...oui je le suis, on respire mieux quand on est plus en couple, on vit mieux, on voit mieux.


Bref, la ville n'est plus la même, je sais pas si c'est plus triste ou plus déterminée, mais elle est différente, certes les amoureux on les croise partout, mais les touristes eux ils sont pas au rendez vous.
Des photos sur la route pour les albums de FB. 
Je vois plus rien à travers mon appareil, je libère mes mains pour pouvoir fumer une clope, je passe l'appareil à mon ami (parce que seul un ami ne te dit jamais non ou presque). C'est son tour de me prendre en photos. Tantôt, je bouquine, tantôt je lui parle, d'autre je lui lis à haute voix, mais en revoyant les photos, cette cigarette était présente plus que moi. 

On est deux maintenant à penser que le village est triste (on a pas osé se le dire à haute voix), mais je l'ai compris qu'on j'ai proposé de redescendre et qu'il n'a pas lutter pour rester encore pour un peu. Parce que quand on est à Sidi Bou, on peut pas s'en aller facilement. Et puis, de toute façon je crois que depuis qu'on a transformé le nom de "9ahwet cheb3an" en "Café des Délices" rien n'est plus le même. On sent même plus l'odeur des Jasmins (Normale puisque, aussi, on a confondu entre l'odeur du jasmin et celle du sang des martyrs)...bref...ça fait du bien de fumer une clope.


La descente n'est jamais comme la remonter, elle est plus légère, plus rapide. Et si vous avez remarqué, quand on  redescend on prends presque jamais le même chemin. Donc on a pris les escaliers du jardin de Sidi Bou. Et  voilà, que j'étais sidéré en se rendant compte que le jardin publique est devenu la terrasse d'un grand café. Et voilà qu'une réflexion m'est venue  à l'esprit : quand je grandirai, je dirai "mon père me ramenait ici pour jouer et me prendre en photos" ; mes enfants par contre diront on a été avec papa pour jouer à la terrasse du café", et sans le vouloir j'ai fumé une clope.


-T'as envie de manger un truc?
-Euuh oui, euuuh non, euuuh ché po...t'en a envie toi?
-Oui, si tu manges avec moi..qu'est ce que t'as mangé ce matin..?
-Euuuuh un café.
-J'ai dit manger, d'accord qu'est ce que t'as mangé hier?
-Euuuuuh, attends la dernière fois que j'ai mangé c'était vendredi
-QUOIIIIIIIIIIIIIIIII? On est lundi, mais t'es folle ou quoi
-Mais je peux pas me rappeler de tout  moi!!!!!!


On est parti manger (manger c'est une corvée). Bref... bien sûre la règle de la cigarette dit que tu dois fumer avant de manger, pour pouvoir prendre ton temps à table et ne pas penser à la cigarette. Et puis une fois ton plat terminé tu fumes une autre. Et puisque je suis copieusement les règles, donc...


Descente vers le port à pieds; des jeunes déjà rentrent de la plage, on jette un coup d'oeil à cet hôtel, autrefois fameux pour sa luxure...l'hôtel de nos enfances, l'hôtel d'Amilcar, et je me suis dit que tout vieilli, rien ne reste intact. Ça n'a pas changé grand chose le nommer au nom d'un fils d'un Grand. Donc j'ai fumé une clope.


Une fois au port, j'ai senti que je suis dans mon élément, cette paix que j'ai la bas me laisse perplexe, donc si on veut me faire taire c'est la bas qu'il faut m'emmener. La personne qui ne m'a jamais dit non ou presque, a profité de l'occasion pour parler un peu, parce que parler ne se fait qu'avec un ami; entre temps des photos pour les albums de FB. 
Le soleil a repris son chemin, laissant place à la lune (c'était la pleine lune avant hier).


En rentrant j'ai réalisé qu'on peut faire le tour de Sidi Bou en 2 heures(tout confondu). Et j'ai réalisé aussi que fumer ne nuit pour rien à l'âme.


PS 2 : Le taxiste de chemin de retour m'a donné aussi son avis sur ce qui se passe actuellement en Tunisie


PS 3 : J'ai trouvé une porte jaune à Djbel El Manara







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